le complexe du Cimmérien

Les historiens et les ethnologues pensent que l’identité cimmérienne est un mythe. Les psychiatres ont d’ailleurs défini le Complexe du Cimmérien.

Le mythe du Cimmérien offrirait - selon eux - un fort potentiel d’identification à tous les exclus. Il circulerait à travers le monde véhiculé par l’impérialisme occidental.

Ainsi, il n'aurait pas existé de Cimmériens en Amérique avant l'arrivée de Christophe Colomb. Mais, à l’instant même où le premier conquistador a posé son regard sur les indiens, il aurait inconsciemment cherché et trouvé un Cimmérien. Celui-ci, emporté par la force psychique du mythe et par la puissance du désir informulé de l’autre se serait approprié – comme par obéissance et aliénation - cette nouvelle identité.

Dès que le processus d’identification est opéré, le nouveau Cimmérien réécrirait toute son histoire personnelle et celle de ses ancêtres.

Il est toujours possible de réinterpréter les événements et les souvenirs de sa vie pour les faire entrer dans le mythe cimmérien.

Mais les historiens, les ethnologues et les psychiatres ne croient pas au Récit et ils feignent d'ignorer que les Mayas - bien avant l'arrivée de Christophe Colomb - maîtrisaient l'art des nœuds de tapis.


Type de document : DJ's classes : études cimmériennes

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

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vigevano

"Allez-y ! Punissez-moi !
Envoyez-moi en colonie, en montagne, à la mer.
Allez-y ! Extrayez-moi ! Bannissez-moi ! Exilez-moi !"

- Mais qu’est-ce qu’elle raconte ? Loula, tu ne vas pas en colonie, nous partons tous ensemble !
- Ne t’inquiète pas, mamour, on ne va pas te laisser toute seule…


"Je ne veux pas partir, pas de dépaysement
surtout pas de vacances, je ne veux pas de changement !
Je ne veux pas trahir la verve qui me chavire,
gardez vos paysages, reprenez vos voyages.
Je ne veux pas partir, je veux Paris, seulement."

- Parle normalement chérie, s’il te plaît ! Parle normalement, fais-moi plaisir...
- Et prends ton sac, ma puce ! Je ne peux pas tout porter !


"Ici ou là
Je suis l’agent de liaison"

- Elle ne comprend même pas ce qu’elle dit ! Tu ne comprends même pas ce que tu dis ...
- Voyons, arrête ! Laisse-la s’exprimer enfin ! Tu t’étonnes, après, qu’elle fasse des fugues ! Mais si tu ne la laisses jamais parler, c’est normal qu’elle ...
- Pas devant les enfants, tu veux ? Tout à l’heure ...
- Tout à l’heure, nous ne serons pas seuls non plus, nous serons dans le train.
- Tout à l’heure.


"En ville ou à la campagne,
en France ou en Italie,
A Vigevano ou à Issy
Quelle différence ?"

- Qui a la mallette de jeux ?
- C’est moi !
- Fais bien attention à ne perdre aucun pion ...
- On jouera aux petits chevaux, dis ?
- Oui.
- Et la belote, tu m’apprendras à jouer à la belote ?
- Tu es trop petite.
- T’es méchant, tortue, tu dis toujours ça ...
- Je suis pas méchant, c’est comme ça. Loula aussi, elle est trop petite pour la belote.
- C’est parce que tu veux être le seul à jouer avec papa et avec maman.

"Autant d’illusions que je subis ?
Mais je suis Ici
Et, ici, profondément :
C’est toujours Paris"

- C’est très joli ma chérie, mais on doit partir maintenant, d’accord ?
- C’est très joli ? C’est n’importe quoi, oui ! Et toi tu l’encourages, de mieux en mieux. Il faut ramener cette petite dans le réel, dans la ré-a-li-té ! Tiens, porte-la, toi, la mallette de jeux, Loula ! je te nomme "responsable de la mallette". Et chante des comptines, des comp-tines !
-"Pomme de reinette et pomme d'api, tapis, tapis, tapis rouge, pomme de reinette..."

"Je suis le chantre, je suis le chantre, l’agent de li-ai-son.
Je suis le chantre, je suis le chantre, l’agent de li-ai-son..."
15 juillet 1976 + 2ans


Type de document : minutes des mémoires absolues

Auteur fictif : Les Greffiers

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

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