Quelle que soit la langue qu'il parle, quand un Cimmérien dit "je", il pense "je suis".
Car pour un Cimmérien, le préalable à la parole est la conscience et la conscience génère l'existence.
Dire "je suis" est donc - pour un Cimmérien - une tautologie orgueilleuse car qui peut dire "je suis celui qui suis" en dehors du "Grand Je" ? Du sujet qui est soi-même ? De l'ergo sum qui sum ? De l'ipsum esse. Du Récit lui-même.
Cette conception du "sujet" grammatical se répercute sur toute la construction de l'énoncé, le verbe ne pouvant plus jamais être verbe mais étant toujours un attribut : "je parle" devient "je suis le parler", "je sens" deviens "je suis le sentir", "je suis triste" devient "je suis le triste".
Glissement cohérent puisque les Cimmériens ont choisi de migrer sur les Terres manifestées pour faire l'expérience de la matière, de la sensation, des émotions.
La contrepartie de cette difficulté ontologique du Cimmérien à énoncer "je suis" peut donner lieu à des désordres de tout ordre et participe sans doute à la difficulté du Cimmérien à s'intégrer dans les jeux sociaux ainsi qu'à défendre ses intérêts.
Type de document : DJ's classes : études cimmériennes
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
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Textes satellites : aucun
L'engagement, c'est l'implication complète de soi dans la communication vis-à-vis des gens, dans la rencontre. C'est un défi extraordinaire à Paris parce qu'à Paris, les gens ne se parlent pas, y compris dans le même immeuble .
Pour moi le Paris de l'avenir c'est justement le Paris de la convivialité, du partage. C'est ça le vrai challenge : vivre ensemble aujourd'hui dans une capitale au passé fabuleux pour mieux construire demain.
Qu'importe la beauté de la ville - et Paris est probablement la ville la plus belle du monde- si le déficit de partage en ternit l'éclat ?
Mais j'y crois, je crois au partage. Nous sommes dans une période de renouveau. Un vrai Printemps.
Je suis très optimiste.
A l'Homme des Montagnes
Type de document : correspondances
Auteur fictif : Fanfan
Auteur réel : anonyme
Provenance du texte : Printemps de la Démocratie
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun