Il arriva qu’elle eut trente ans, ou plus, ou pas.
Et qu’elle suivit un pont étroit.
Marchant tout droit sur la passerelle.
Tenant serrée une menotte.
Et de retour sur la terre ferme,
elle reconnut une certaine porte.
Porte effacée, ensevelie.
Toute de broussailles et de poussière.
"Il faut l’ouvrir" entendit-elle.
"Il faut entrer, encore oser".
Elle s’arrêta au vestibule, les mains ballantes
- une projetée -
elle n’était plus sur la terre ferme
mais aux abords des ans filtrés.
Elle tenait là, comme verticale, comme étendue, comme calfeutrée.
Quand tout à coup,
la petite fille
qui tout ce temps avait couru,
dégringolé, encore grimpé,
quand tout à coup,
la petite fille
vint à surprendre cette longue extase.
Car tout en bas d’une haute pile,
de boîtes, de cubes et de trophées,
numéro sept, le vieux carnet,
numéro sept, avait trouvé.
"Maman, maman, regarde ! Un grimoire ! Un livre pour la mémoire ..."
Type de document : chants des griots
Auteur fictif : Griotte
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun
Comment ce jour-là ont-ils eu | l’envie | l’idée | le besoin ?
Elle n’a pas compris cet arrêt
Oubli total du quotidien, d’elle-même, de tout
Frôlement du plus infime et dévoilé
Entente pressentie depuis leur premier regard
Sur le quai par sa mémoire absorbée.
Oui, cela s’est passé
En-dehors du soleil
Oui, c’était au bord
De la Seine
Qu’est-ce que ça
Change ?
L’homme s’appelle
Pierre
Et la femme
Ludivine.
Type de document : vers
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Référence : Les derniers vers sont remixés ... mais d'où ? oubli
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun