ma sœur

Dans mes hommages – tribut à ceux qui ont contribué – comment ne pas parler prioritairement de ma sœur puisque avant même de songer aux questions de textualité, il faut se sentir concernée par l’écriture. Or puis-je ignorer que ma sœur, m’ayant précédé dans cette voie, me l’ayant ouverte, me l’ayant rendue évidente et nécessaire, a été mon premier moteur d’écriture ? Mon premier moyen aussi puisqu’elle tapait mes poèmes à la machine quand je ne savais encore ni écrire ni lire.

Ecrire fut ainsi d’abord une procuration, je déléguais l’acte à mon aînée, écoutant le cliquetis du clavier, le roulis du ruban, jalouse de ce jouet que je ne pouvais toucher, émerveillée de la dextérité manuelle qui composait une musique rythmée, satisfaite de ces signes qui conservaient mes images et sensations sur une pellicule de papier bleu. Je me souviens d’une histoire de valet de cœur et de dame de carreau qui attendaient la nuit pour mieux s’aimer en-dehors du jeu de cartes, s’incarnant dans un rouge simple mais intransigeant. Qu’avaient-ils fait du roi ?


Type de document : carnets personnels

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

sortants

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on pourrait

On pourrait imaginer qu’ils se sont parlés, qu’ils ont joué, qu’ils ont ri. On pourrait croire que tout de suite ils ont eu envie de se prendre par la main et d’oser un baiser. On pourrait penser qu’ils se sont dit leur nom. Que Loula, Ludivine, Coquine a montré sa collection d’objets égarés et que P’tit Gars a révélé son album de regards.

Mais d’habitude, quand on imagine, on croit et on pense, on se trompe. On ferait mieux d’attendre d’être informé. Et encore ! Par des sources multiples, indépendantes et dignes de foi.

Alors ! ? s’est-on seulement renseigné sur la crédibilité et le sérieux de ce chantre qui a la prétention de rapporter une histoire ? Qui est-il en réalité ? Que sait-on exactement de lui ?

Il prétend être une femme mais !Ce ne sont pas quelques petits accords au féminin qui suffisent à constituer une preuve et à bâtir une certitude ! Surtout pas en matière de fiction !

Rien ne certifie, qu’en fait, il ne s’agisse pas d’un homme qui profite des mots pour se déguiser, d'un fraudeur de genre !

D'ailleurs, le mot "chantre" appartenant à la catégorie des noms communs masculins, ceux qui se définissent en tant que "chantres" deviennent raisonnablement, logiquement et forcément des hommes
[décret n°4732 alinéa 52 du code civil des "on dit" de la 5ème république littéraire bananière].

(Remix 40)


Type de document : on dit que

Auteur fictif : Anonyme

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

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