vers le Brésil

Nous nous éloignons de Dakar et nous nous jetons en plein Océan Atlantique. La chaleur augmente car nous approchons de plus en plus de l'équateur. Tout l'équipage est torse-nu. La nuit, le timonier Colleuil s'oriente avec l'Etoile du Sud car nous ne voyons plus l'Etoile Polaire. La traversée dure une semaine. Un jour, la vigie Tiglio crie : "Brésil à l'horizon".

Nous accostons au port de Rio de Janeiro qui se trouve dans la plus belle baie du monde, célèbre pour son pain de sucre et l'immense plage de Copacabana.

En descendant du navire, nous sommes accueillis par les noirs joueurs de samba. Dupuis avec le cuisinier Pirasso se mettent à danser au rythme de la samba, accompagnés par les battements de mains de tout l'équipage. Les mousses Zoubin et Gimenez voulant imiter leurs chefs se mettent à gambader et tombent à l'eau. On les repêche tout dégoulinant. Heureusement que le chaud soleil tropical a vite fait de les sécher !

Comme nous sommes en février, nous assistons au Carnaval. Le Carnaval est meurtrier, beaucoup de gens s'épuisent à force de danser ou bien s'étouffent.

Le Brésil est le pays de la danse et des musiques de jazz.

J'ai appris pourquoi on appelle ce pays le Brésil. Les portugais furent attirés vers cette terre par son bois spécial de teinte très rouge auquel ils donnèrent le nom de brasil, c'est à dire couleur de braise. Le pays devint le pays du brasil puis simplement, Brésil.

(1969)


Type de document : journaux de bord

Auteur fictif : Sgarideni

Auteur réel : scolaire

Provenance du texte : Ateliers scolaires

Référence : Nice - Sainte-Hélène - CE2- 1971

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

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Neruda et Guillevic

Neruda et Guillevic, mes deux égéries de l’anodin et de l’élémentaire, furent des poètes engagés, poètes politiques, poètes communistes.

Comment l'interpréter ?

Non pas "en ce qui les concerne" : ce qui les concerne ne concerne qu'eux et m'échappe. Totalement.

Il m'est impossible de comprendre - depuis ici et aujourd'hui - cette nécessité, pour les artistes qui ont vécu la guerre civile d’Espagne et la deuxième guerre mondiale, de se convertir au communisme. De quel droit ? De quelles légitimes perceptions et perspectives ? Aucun, aucune.

Non. Comment l'interpréter "en ce qui me concerne", moi, Capitaine des mots qui refuse toute allusion politique dans mon écriture. Au nom d'une rupture d'anonymat, de vie privée, de laïcité. Au nom de la séparation stricte entre le personnel et le public. Au nom du respect de la sphère civile commune.

Car, si je veux être honnête ( mais est-ce que je le veux ?) je dois me demander s'il est possible de célébrer les armoires, les pneus et les casse-croûtes sans m'inscrire dans le politique.

Ne faut-il pas voir dans ma volonté de versifier le réel, le simple - dans ce besoin viscéral de faire descendre la littérature dans la rue, de la distribuer, de l’afficher - dans l'assimilation de ma fonction à une "DJ des mots" , "toyeuse / tagueuse" , "streetwriter" ou gangster lyrique - un engagement politique ?

Politique : relatif au gouvernement des hommes et des états.

Non. pas politique.Je n'ai aucune vision sur le gouvernement des hommes et de l'état. Je n'ai pas cette intelligence.

Pas politique mais civique.

Civique : relatif à l'art d'être une citoyenne dévouée à sa patrie et aux autres citoyens.


Type de document : DJ's classes : récits variables

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

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