il ne vivait pas

Il ne vivait pas sur une péniche, il ne vivait pas dans une maison, il ne vivait pas sous les ponts. Il parlait à peine. Il souriait avec les yeux.

Il avait pour passion de regarder les gens comme d’autres veulent allumer les étoiles.

Non, ce n’était pas un enfant perdu, ce n’était pas un ange ni une hallucination.

C’était un p’tit gars comme les autres.

Sauf qu’il ne dormait pas. Jamais.
Sauf qu’il ne mangeait pas. Pourquoi ?

Le voyait-on seulement ? Je ne sais pas.

En tout cas, une nuit de juin, un peu avant l’été, sur le quai de Conti, il s’était arrêté pour regarder une petite fille en pyjama qui ronflait là.

C’était très joli.

Lui qui ne dormait jamais était en train de contempler son premier rêve.


Type de document : chants des griots

Auteur fictif : Griotte

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

sortants

> changer les liens

no man's land

Rubrique "Paroles de Citoyens"

Nous sommes plusieurs générations à avoir habité ce même quartier.

Il est très enclavé et fait très village, parce que d'un côté, il y a le périphérique et, de l'autre, il y avait autrefois les voies SNCF et maintenant les entrepôts.

C'était un no man's land à gauche, un no man's land à droite.

Ce qui fait que, même si les politiques veulent qu'on soit un seul et même quartier avec l'autre côté de la voie des chemins de fer, et bien c'est pas possible, on reste malgré tout le Quartier Charles Hermite.

Et les choses se développent beaucoup dans le quartier, ici, dans notre périmètre, grâce aux habitants.

C'est vrai, on a un peu de mal — non pas à s'ouvrir — mais à concevoir des initiatives avec les gens de Max Dormoy.

La réalité de ce quartier, c'est ce quartier.
Charles Hemite.

Et on y est bien.


Type de document : XIU : journal officiel

Auteur fictif : Le Journaliste

Auteur réel : anonyme

Provenance du texte : Printemps de la Démocratie

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.

.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.