cupcakes

Robe à volants.
Mauve.
La taille est gracieuse, la silhouette se profile en arabesques,
des arabesques ébauchées en un autre temps,
un temps qui n'a jamais existé.

Un temps coloré -rose, bleu, mûre, caramel et chocolat-,
aux odeurs de beurre fondu et de génoise bombée.

Elle virevolte entre le robot ménager et le four,
douille en main et spatule à la ceinture.
Elle dresse le glaçage et chante des airs de music hall.
Sa voix de soprane navigue,
elle plonge dans les graves du swing,
elle se dédouble, s'élance et se sublime.

Cette nuit,
elle n'en avait pas dormi :
l'aventure alchimique l'attendait...

Elle était prête à tout,
à marcher dans la ville enneigée pour dénicher de la crème de tartre et du bicarbonate, à tourner, œuvrer, battre, monter et bain-mariner, à s'isoler loin des messageries instantanées —,
elle était prête à mobiliser tout ce qu'elle était
mais elle devait finir cette journée avec
une fournée de cupcakes bigarrés
digne de Terry Gilliams, de Wes Craven,
de Dave McKean, de Caro et de Jeunet.
Quelque chose en dépendait, elle le sentait, elle le sent,
Quelque chose de vrai

Moi, je suis au spectacle.
Dermiquement et attentivement.
Je hume, j'écoute,
je dérobe une scène,
j'exulte.

Dans la pâtissière, je vois une reine,
une orfèvre du rêve,
une artiste,
une peter pan du 12e,
une révolutionnaire du réel,
une avant-gardiste du multiplexage enchanté,
une tisseuse des espaces entremêlés...


Type de document : carnets personnels

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : CL

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

sortants

> changer les liens

secours-sécurité

75.00.1 - secours - sécurité

Parce que les flics et les pompiers, ça sert toujours et je peux en témoigner. La semaine dernière encore, j’étais au tribunal et hier, j’étais enfermée aux toilettes. Mais les pompiers ne se déplacent pas pour des questions de serrure. Pourtant je vous assure qu’envisager son avenir dans 2m³ de water closet – WC – est une problématique intime méritant toutes les attentions publiques.

Police [ne pas confondre la police et la milice du XIU] : (Marché St-Honoré) 01 47 03 60 00 – (Pierre Lescot) 01 44 82 74 28 – (Bons Enfants) 01 44 55 38 00

Personnellement j’ai un faible pour le poste de la place St-Honoré à l’architecture de verre et au personnel détendu dont la compétence s’arrête toutefois – ceci expliquant peut-être cela - au tapage nocturne. Les Bons Enfants sont efficaces et prévenants. Pierre Lescault est débordé.

Sapeurs pompiers : rue Sainte Anne - 01 42 61 03 26 (sympathisants de streetForce).


Type de document : streetchroniques

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

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