Nos sens, notre cognition et notre intelligence sont en pleine évolution.
Nous réapprenons à ne plus penser en termes de "pour ou contre", "thèse/antithèse/synthèse".
Nous acceptons le paradoxe.
Nous nous extrayons de la pensée linéaire dominante depuis la renaissance et nous revenons aux raisonnements pluriels qui avaient prévalu aux études médiévales, talmudiques et cimmériennes : le réseau n’est pas un agencement moderne, il n’est pas hérité des nouvelles technologies !
Les media électro-numériques ne nous ont pas fait muter dans un "inconnu", ils nous ont rendu la mémoire d’un fonctionnement ancien, refoulé et dénigré.
Ils nous autorisent à laisser la pensée surgir du corps, de la peau, des impressions, des profondeurs sensorielles, de cet inconnu non pas irrationnel mais organique.
Type de document : DJ's classes : les réseaux
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun
La littérature virtuelle ne désigne pas, comme on pourrait le croire, des livres qui sont lus sur des écrans.
La littérature virtuelle désigne des récits conçus pour exister sous différentes formes.
Des récits qui peuvent être tout à la fois
- des livres imprimés traditionnels ;
- des livres électroniques interactifs (hypertextes) ;
- des installations (labyrinthes, livres urbains ou citéLivres, expositions multi-supports ;
- des jeux dispersants ou "pervasive gaming" (des jeux à cheval entre la réalité et Internet).
Le livre devient virtuel parce qu’il peut virtuellement s’incarner sur n’importe quel support. Il n’est pas virtuel parce qu’il a quitté l’espace du papier et du palpable pour se réfugier dans un écran.
Mais, la notion de livre virtuel renvoie également à une deuxième caractéristique : les textes d’un livre virtuel peuvent être lus dans n’importe quel ordre. Il n’y a pas de début, pas de fin, pas de chronologie. De même, il n’est pas nécessaire de lire tous les textes. On peut lire un texte, dix, cent, mille.
Le livre est virtuel car ses textes peuvent - dans leur ordre et dans leur nombre - se prêter à des combinaisons infinies. Il est virtuel parce qu’il est variable et "fractal"