"Toi aussi tu trembles, comme moi. Je devrais apprendre à me détendre mais je n'y arrive jamais" , lui dit-elle affectueusement en secouant son bras.
Lui porte un jean. Elle, une casquette.
Lui, une veste chic. Elle, des bijoux excentriques.
Complicité d'une longue vie commune.
Noces d'or ou de diamant.
Il la regarde de ses yeux bleus, des yeux qui ont trouvé un bord.
Frisson.
Je ne veux pas. Je veux ?
Je ne crois pas que moi…
Trop tard de toutes les façons. Peut-être pas.
Regrets ? Remords ?
Tristesse ou soulagement ?
Type de document : streetchroniques
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun
Monsieur Virilio nous apprend que les images enregistrées et projetées ne sont pas les descendantes directes de la peinture mais celles de la lumière électrique, que les objectifs et caméras en tout genre ne remplacent pas les pinceaux mais les lunettes : les technologies d’enregistrement et de projection servent à voir, pas à faire semblant.
Comme la lumière montre ce que le noir cache, ces technologies montrent ce que le temps et/ou la distance ne nous permettent pas de voir et d'entendre ; d'une certaine manière elles font comme si le temps et l'espace n'existaient pas et que seuls existaient l'ici, le point où je suis, et la vitesse qui me donne l'image que j'attends.
Je ne bouge plus et tout vient à moi. Je deviens le centre de tout. De tout ? En tout cas pas du réel, le réel qui prend forme dans le relief. Je deviens le centre d'un imaginaire qui habite la surface plate des écrans.
(remix 47)
Type de document : chants des griots
Auteur fictif : Anonyme
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun