j'avance

J’avance. Je ne peux pas reculer. Il n’y a que l’avant, jamais d’arrière. Impossible de me retourner. Le concept même de retour ou de passé est inaccessible. Ceux d’ici l’ignorent. Comment pourraient-ils concevoir l’inconcevable.

Peut-on seulement parler de temps dans cet espace absolument linéaire où l’on est insondablement poussé en avant ?

L’arrêt et le mouvement sont les deux positions.
L’ici et l’ailleurs.
Les lignes avancent parallèles sans jamais se toucher.
Parfois une mutation, une rupture, un saut, une fissure, un effondrement, une aspiration. Pour se retrouver à côté, ni au-dessus ni en dessous, mais toujours plus loin.

Le cheminement se fait côte-à-côte sans se heurter, puis l’on se perd.

Seul le point de fuite, devant. Pas de tectonique. Pas d’axonométrie.
Des simultanéités qui s’ignorent.

Lieu de l’oubli et de l’ignorance. De la solitude et de l’espoir : « plus loin peut-être, je me souviendrai. »

Lieu de promesse : « plus loin peut-être, je serai ici et alors naîtra brièvement l’idée du passé. »


Type de document : journaux de bord

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : CL

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

sortants

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abîmée

Abîmée
Déguenillée
Perdue
Je m’avance
Vers toi
Et je clame
Cette histoire
Que je traverse
A pied et en métro
¿ m’as-tu déjà vue ?
Je suis le chantre
Affaiblie et blessée
De ton odyssée.

Loula le dernier chantre déclame :

(remix 7)


Type de document : chants des griots

Auteur fictif : Anonyme

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

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