Les villes invisibles d’Italo Calvino proposent-elles vraiment une intrigue ?
Intrigue, itinéraire et solution, trois des quatre ingrédients qui forment un livre selon Calvino, y sont laissées au bon (ou au mauvais) vouloir du lecteur.
En fait, l’unique intrigue évidente dans les Villes invisibles, c’est la lecture elle-même : intrigue sémantique.
Une lecture-enquête qui renvoie le lecteur à (au moins) deux questions qu’il doit résoudre :
- puisqu’il est possible de lire Les Villes Invisibles de différentes façons (linéairement, par série, par dialogue, au hasard, etc.) comment lire le livre, selon quel itinéraire ?
- au-delà du cadre, quelle est l’intrigue du livre ? quel est son sens ?
Deux questions qui se rejoignent car le choix d’un itinéraire induit le choix d’un sens.
Lire Les villes invisibles de façon chronologique et linéaire, c’est suivre l’évolution de la relation de l’empereur et du marchand au fil du temps et des voyages ; lire au hasard, c’est chercher les points communs, les invariants, l’argument caché ; lire par série, c’est vouloir comprendre quelque chose non pas des villes mais des thèmes (mémoire, désir, signes, effilement), etc.
Le Récit Variable utilise également le procédé de l’intrigue sémantique. Est-ce nécessaire de le préciser …
Type de document : DJ's classes : récits variables
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : CL
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun
Nous marchions vers un but, mais nous n’avions pas le loisir de demander lequel ; nous savions seulement que, si nous le manquions, nous étions perdus.
Le désert était imposant et mélancolique ; il semblait vivre et palpiter, et fumer jusque dans ses entrailles. La transition avait été rapide et singulière ; ce n’était plus l’oasis de la veille, le repos au pied des palmiers, le sommeil rafraîchi par le bruit murmurant de la fontaine ; c’était le sable enflammé, c’étaient les secousses du rude dromadaire, la soif dévorante, inhumaine, insensée ; la soif qui fait bouillir le sang, fascine les yeux, et montre au malheureux qu’elle brûle des lacs, des îles, des arbres, des fontaines, de l’ombre et de l’eau.
Je ne sais s’il en était des autres comme de moi ; mais j’étais en proie à une véritable folie, à un rêve, à un délire sans fin, qui se ployait à tous les dévergondages de mon imagination.
Zone Climatique des Rois I — jour 30
Type de document : journaux de bord
Auteur fictif : Sgarideni
Auteur réel : Alexandre Dumas
Provenance du texte : Remix
Référence : Quinze jours au Sinaï. 1839
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun