Je suis le chantre et je raconte :
Voici l’odyssée d’une femme qui connaît les sirènes et qui connaît le silence, qui navigue – fluide - d’un nœud à l’autre, créant par ses déplacements de nouveaux ports et de nouveaux royaumes, curieuse de son parcours en-dehors de l’espace.
Je suis le chantre et je raconte :
Voici l’odyssée d’une femme qui aime la ville et qui aime un homme, qui navigue - fluide – d’un signe à l’autre, créant par ses errances de nouvelles synchronicités et de nouveaux miracles, maîtresse de l’illusion en-dehors du figé.
Je suis le chantre et je te raconte :
Voici ton odyssée, toi qui traques le sens et qui traques le jeu, toi qui navigues – fluide – d’un texte à l’autre, créant par tes choix des routes insoupçonnées et innombrables, en quête de l’altérité.
Je suis le chantre et je vous raconte :
Voici l’odyssée d’une cité qui s’élance depuis la terre et qui s’élance depuis les mots, qui se montre – fluide – d’un récit à l’autre, d’un pas à l’autre, d’un regard à l’autre, d’un désir à l’autre, cadre absolu de pierre, de papier et de chiffres.
Je suis le chantre et je t’annonce :
Je ne suis personne, seule existe ma trace sur le papier. Tu m’y rencontres et tu m’y crées.
Je suis le chantre et je t’annonce :
Je ne suis personne, seul existe mon sillon sur l’écran, tu m’y façonnes et tu m’y perds, éphémère.
Type de document : chants des griots
Auteur fictif : Loula-Ludivine
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun
Mon Amour, c'est vrai : je ne peux pas quitter Paris et venir auprès de toi, de tes montagnes, de ton soleil, de tes cyprès, de tes cèdres, dans cette maison de pierres aux grandes fenêtres que j'aime tant.
Mais soyons hônnetes, notre éloignement ne dépend pas seulement de toutes ces très bonnes raisons matérielles que nous évoquons : notre travail, ma fille, nos obligations multiples, nos modes de vie. Nous pourrions trouver des solutions intermédiaires.
Non.
Nous vivons loin l'un de l'autre, tout en le regrettant, car comme Kafka, tu ne sais pas vivre seul et tu ne peux pas vivre avec d'autres.
Et peut-être suis-je moi aussi dans la même situtation.
à l'Homme des Montagnes
Type de document : correspondances
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : CL
Référence : M. Blanchot - L'espace littérair- Folio - p.77
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun