on peut

A Bercy,
au Printemps de la Démocratie,
en juin 2005,
quand on se promène entre les stands,

on peut faire réparer son vélo,
aller écouter chanter l'opéra au bord du canal,
faire de la broderie avec des africaines,
recycler les déchets,
apprendre la composition de son eau,
faire du roller avec des handicapés,
voir un film fait par de très beaux gosses,
rencontrer des hommes à queue de cheval,
tous types de queues de cheval,

et plein d'autres choses encore
que je ne peux plus écrire sur la feuille
parce qu'il n'y a plus de place.

Alors, j'arrête.


Type de document : streetchroniques

Auteur fictif : Fanfan

Auteur réel : Carlota

Provenance du texte : Printemps de la Démocratie

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

sortants

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rollers au Trocadéro

Juin 2005. Esplanade du Trocadéro.

Deux musées. Un de chaque côté.

Sur la Tour Eiffel, est inscrit : Paris 2012, ville candidate.

L'Esplanade a été en travaux pendant des années.

L'ombre d'un grand lampadaire se dessine sur l'immeuble.

De l'autre côté du musée de l'homme, une phrase dit que tout homme crée sans le savoir, comme il respire, mais que seul l'artiste en a conscience. Ou quelque chose comme ça.

Quand j'étais gamin, je venais faire du roller ici, quasiment tous les mercredis. J'étais très fier à l'époque parce que j'étais un des rares à sauter les neuf marches en roller.

J'allais vite, vite, vite et hop ! Je sautais les neuf marches.

Et puis un jour, moi je devais avoir 13 ou 14 ans,
un des grands qui n'avait pas pris ses rollers m'a demandé s'ils pouvaient emprunter les miens.

Je les lui ai prêtés et puis il m'a filé ses pompes. J'ai essayé de les mettre mais comme il chaussait plus petit que moi, je lui ai dit : "elles ne me vont pas tes pompes."

Il les a récupérées, il les a mises dans les poches de son treillis, et puis il est parti. Avec ses chaussures et mes rollers.

Et je suis rentré chez moi pieds nus.

J'ai dû prendre le métro en chaussettes.

Je me souviens qu'il restait un peu de neige par endroits sur le trottoir entre le métro et chez moi. J'évitais les plaques de neige. Je me suis senti humilié, honteux, bafoué.


Type de document : carnets personnels

Auteur fictif : Pierre

Auteur réel : Rémy Romeder

Provenance du texte : Printemps de la Démocratie

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

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