La tasse n’est plus chaude mais quand on la saisit, l’index reste relevé comme par mémoire du moment sacré de la première gorgée. Le café a refroidi, normal! Un peu de marc patauge. Boire ou ne pas boire ? Il faut savoir s’arrêter avant la fin, avant la lie. Juste avant. Contempler le fond et se retenir de plonger une dernière fois. Avoir ce courage. Rester assis devant une tasse presque vide et ne pas se sentir obligée de boire ni de partir. Choisir. ""Monsieur Grégory Corso, qu'est-ce que la puissance ?" "rester debout au coin d'une rue et n'attendre personne" - j’ai rêvé new york, j’ai rêvé new york, new york city sur hudson ..."
Type de document : streetchroniques
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun
Le français pour Guillevic est une langue solennelle et officielle, langue de l’école et de l’état, des examens et de l’emploi : il a grandi entre le breton et l’alsacien, entre le granit et les étangs, la mer et les forêts, les pinèdes et le grès rose, le celte et le germanique ;
Il faut éprouver un incommensurable respect envers la langue pour la traiter avec autant d’économie : respect de ceux qui se souviennent d’avoir été admis, accueillis ; reconnaissance des étrangers qu’un idiome a intégrés en sa communauté.
Première personne de ma famille à être née en France, ayant grandi à Strasbourg entre les sonorités cimmériennes, slaves, espagnoles, arabiques et germaniques, je ressens un sentiment de cet ordre pour la langue française : elle est ma terre d’asile et ma patrie.
Type de document : DJ's classes : classes générales
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun