Un jour, on a improvisé un repas de quartier.
C'était incroyable.
On est venu avec un camion.
Hop, ça a déchargé.
On a monté les barbecues.
On avait aucune autorisation.
On a bloqué une rue.
Paf, y'a eu 300 personnes !
Et quand on a démonté,
ça s'est fait en une demi-heure.
Parce que tout le monde a mis la main à la pâte.
Et ça s'est passé dans une ambiance formidable.
… bon…
c'est parti en sucette
quand les flics ont voulu interpeller quelqu'un.
Tout le monde s'y est mis.
Mais c'est comme ça dans le quartier…
Type de document : chants des griots
Auteur fictif : Griotin
Auteur réel : anonyme
Provenance du texte : Printemps de la Démocratie
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun
Ce jour-là, je voulais juste me promener mais on ne pénètre pas dans la forêt australe comme on le ferait dans nos bois paysagés.
On s'arrête.
On pense aux reptiles, aux arachnides, aux insectes et à leurs morsures létales.
Comment ne pas s'arrêter ? Je voulais m'assurer d'être accueillie et préservée.
Et la forêt m'a parlé. Elle m'a répondue. Elle m'a apaisée. Elle m'a guidée.
Je me sentais si démunie : je n'avais pas emporté mon armure d'encre et de papier, cet intermédiaire qui filtre mon vécu. Je ne pouvais pas figer l'expérience, l'arrêter, la vider de sa puissance, pour l'épingler, comme un papillon, dans le cadre de mes écrits. Je devais entendre dans ma peau, dans mes os, l'invitation de la Terre.
J'avais vingt ans.
Certains passent leur vingt ans dans la trépidation des boîtes à rythmes, d'autres cueillent des champignons bleus ou construisent quelques fondations bien solides, moi je suis simplement entrée dans cette forêt.
Je n'ai pas tout su du voyage. Pas immédiatement. Mais j'ai entrevu un possible.
Je dois te le dire : tu viens de là. De cette conversation originelle. De cette orée-là.
à sa fille
Type de document : correspondances
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : CL
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun