On dit que le XIU se prête à des expérimentations pour étudier l’influence des voyages interspatiaux sur des personnes qui ignorent tout de l’existence des 3 Espaces. Après avoir repéré des vortex qui ouvrent sur Kiméria, le XIU construit - de l’autre côté - des réalités oniriques ou cauchemardesques et fait traverser le public à son insu.
Les pauvres cobayes croient aller au travail ou à l’école, rentrer dans leur famille, partir en vacances mais en fait, ils basculent dans un autre univers.
On dit même que certains enfants sont enlevés dès leur naissance pour être élevés dans des familles chimériques.
C’est ainsi qu’il faut se méfier des îles ou des enclaves qu’on ne peut atteindre que par une seule route. Il s’agit souvent de réalités chimériques contrôlés par le XIU.
Certains pays de la carte du monde appartiendraient d’ailleurs à Kiméria.
On dit même que l’homme n’aurait pas marché sur la Lune mais sur un satellite imaginaire, les fusées entrant dans des vortex et non dans le ciel. Mais cette croyance est loin de faire l’unanimité.
Type de document : on dit que
Auteur fictif : Anonyme
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : 1
Textes satellites : aucun
Le carnet n°7, le palimpseste, n’avait ni commencement ni fin : ses textes variaient en fonction du climat, de l’histoire et du besoin. Il apparaissait et disparaissait. Se remplissait et se vidait, s’illuminait et se ternissait. Il avait attendu plus de vingt ans dans un grenier que son prochain lecteur se décidât à l’écrire.
Perce-neige prit le carnet, le posa sur son bureau, un petit coin de table complètement englouti par un écran géant, un clavier ergonomique et autres périphériques. Elle savait exactement ce qu’elle devait faire. Elle sourit. Elle ouvrit le carnet, certaine, inspirée, résolue. Et immédiatement bascula dans un autre univers, une autre galaxie.
A chaque page, elle créait une étoile. A chaque texte, un croisement. A chaque mot, un passage. Elle construisait sous ses doigts un territoire, une spatialité, un récit.
Elle façonnait des perles transparentes où la musique des verbes retrouvait celles de la matière pour inscrire des nombres dans le cœur de sa conscience.
voix II
Où était-elle, Loula ? Où partit le Capitaine ?
Dans un vortex, un ouragan, un processus, une insertion. Elle était ce tunnel même qui creuse les espaces. Elle n’était plus dans aucun lieu mais dans la mécanique du mouvement. Elle forait plus loin que le réel, plus loin que la fiction, plus loin que les chiffres. Elle arpentait ces vides suspendus qui rejoignent tous les lointains. Elle les tendaient, elle les filaient. Elle voguait aspirée par ses chants de gravitation. Elle était devenu capitaine.
voix I
Rencontra-t-elle des voyageurs ?
Elle était le voyage. Pas la destination. Aucune escale. Seule la navigation.
voix II
Mais ses ennemis, parle-nous de ses ennemis !
voix I
Et ses batailles, raconte-nous ses batailles !
D’une autre geste vous l’entendrez. Je suis Loula, la décharnée. Mes airs à moi sont des cités, des petits objets, des ravagés. Et quand le Capitaine je chante, ce n’est pas pour la chanter.
En ce qui me concerne, j’ai dit ce que j’avais à dire.
Type de document : chants des griots
Auteur fictif : Loula-Ludivine
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun