Un jour, en me promenant dans Paris, j’ai trouvé qu’il faisait si chaud que j’ai eu soif.
Je vais au supermarché mais rien, aucune boisson fraîche.
Je m’arrête devant un café appelé « le café de la paix ».
N’ayant pas le choix, je rentre, les mains dans les poches et je demande au serveur : « que reste-t-il, de la paix ou du café ? »
Il me répond : « que du café aujourd’hui. »
Je lui dis : « alors un café, s’il vous plaît. »
« Ok, ça arrive », dit le serveur.
Et, pour la première fois de ma vie, j’ai bu du café
Type de document : chants des petits griots
Auteur fictif : P'tit Gars
Auteur réel : Soso
Provenance du texte : Participation
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Textes satellites : aucun
Station Picpus-Courteline. Je cours dans le métro. Je suis en retard.
Découvrant une énième campagne publicitaire, abattue, je laisse ma main attraper un carnet et me poser ces questions qui n’en peuvent plus de se taire…
La société crée-t-elle la publicité à son image ou bien se façonne-t-elle à l’image de la publicité ?
Quand 2 femmes en string, topless, sont engagées dans un combat de boxe - plus érotique que sportif - contre un homme en caleçon stretch ; quand 3 adolescents nus sur un canapé se reposent "avant" ou "après" la jouissance et que le sexe de la jeune fille est exposé ; quand un couple se déshabille pour copuler sur du bitume macabre près d’une cuvette de toilette étincelante en vantant la propreté du plaisir ; quand 2 femmes en attirail SM partagent lascivement un sofa : que nous dit-on ?
Que nous vivons dans une société libre sexuellement ou que toute résistance à l’orgie scatologique et pédophile est réactionnaire ?
Nous offre-t-on les images que nous voulons voir ou prépare-t-on de faux "libres consentements" et de vrais abus ?
Le sexe sert-il à vendre ou bien, en fin de compte, omniprésent, ne finit-il pas par devenir ce qui nous est vendu ?
Nos rues, nos bus, notre métro sont-ils désormais le terrain d’évangélisation d’une nouvelle idolâtrie dont l’icône et le culte seraient la sexualité orgiaque et violente bâtie sur l’esclavagisme du féminin ?
A l’heure où adolescents et jeunes adultes rencontrent la pornographie avant l’amour, est-il plus important de préserver l’espace public de la fumée de cigarette que des images sexuellement agressives et intrusives?
La permissivité absolue, le no limit, la fin des tabous ne finissent-ils pas par devenir une dictature ?
Notre passivité et notre silence sont-ils une impuissance, un renoncement, un accord ou de la complicité ?
Type de document : streetchroniques
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
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Textes satellites : aucun