famille Chapelle

Dans la famille Chapelle (18ème) :

— La fille veut danser mais pas sur des airs de guinguette.
— La grand-mère reste assise mais veut voir la fille danser.
— Le père veut un quartier plus animé.
— Le cousin veut qu'on lui parle dans un langage clair pour trouver du travail et payer ses impôts.
— L'oncle veut ce que veut son fils.
— La mère rêve d'un centre commercial.
— Le petit garçon rêve d'une piscine.
— La petite fille rêve d'une plage et d'un Grand Hôtel.
— Le grand-père veut un 18ème cosmopolite.
— Le fils ne veut plus voir les gens mourir du crack.

Mais il y a quelque chose qu'il veulent tous - le père, la mère, l'oncle et le cousin, le petit garçon et la petite fille - ils veulent tous que la Chapelle soit propre.

Bon. C'est sûr. Ils n'ont pas tous la même définition de la propreté.


Type de document : streetchroniques

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Ecriture collective

Provenance du texte : Printemps de la Démocratie

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

streetamoureux

Hôtel de Sens, bibliothèque Forney, sublime vestige de l’habitation médiévale de Paris - on ose à peine y entrer : on se croirait projetée dans un décor de cinéma, très La Belle et la Bête ou Roméo et Juliette, d’ailleurs la corniche arrondie dans le coin de la tour-est en jette bien plus que le vrai balcon de Vérone.

C’est ici que les amoureux devraient venir échanger leurs vœux, pas dans la cour riquiqui d’Italie !

Parce qu’à Vérone, au balcon des amants morts pour rien, bêtement, les couples se promettent fidélité et attendent en retour une bénédiction, si ce n’est céleste, tout du moins shakespearienne, quelle étrange idée! Qui serait assez fou pour réclamer un destin shakespearien ? J’ai eu la malheureuse audace, par romantisme et par stupidité, de tester le système avec mon second mari et, franchement, j’ai payé mon tribut à la tragédie !

Allez, chiche ! Lançons la mode! Streetamoureux de tout âge et de tout corps, venez à l’Hôtel de Sens, solennellement prêter serment de vous aimer éternellement.

(en espérant que le rituel parisien soit moins dangereux que celui de Vérone)

1, rue du figuier


Type de document : streetchroniques

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

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