drames sanguinolents

Rubrique "Paroles de Citoyens"

J'habite dans le Troisième.
Boulevard du Crime.
C'est là qu'a été tourné Les Enfants du Paradis.
Le film.

J'habite dans cet appartement
depuis 35 ans.
Ma femme y est née.

Aujourd'hui,
il n'y a plus de souvenirs de la période où ce boulevard s'appelait le Boulevard du Crime.

Le crime, quel crime ?

Celui des drames sanguinolents joués dans les théâtres populaires qui bordaient le boulevard...

Aujourd'hui, il reste le Dejazet. C'est là que je vis.

A la limite du 3ème et du 11ème.


Type de document : XIU : journal officiel

Auteur fictif : Le Journaliste

Auteur réel : anonyme

Provenance du texte : Printemps de la Démocratie

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

neruda élémentaire

J’ai grandi dans la ville. Je n’aimais pas la campagne. Je craignais son ennui, son silence. Comme si les arbres allaient m’éloigner des bibliothèques et de la vie.

Mais j’ai entendu tes vocables issus de la terre, Neruda élémentaire. Etrange mélange volcanique de pluie, d’océan, de désert et de glace et j’ai pleuré. J’ai commencé à languir de ces montagnes lointaines qui ne m’appartenaient pas. Je me suis réapproprié la langue de mes ancêtres andalous qui n’avaient pas eu le droit de naviguer.

Tu m’as appris que les mots silice, limon, mélèze, caïman, nitrate, anaconda, toucan, fer, tronc, souche, maïs, cuivre, soufre, céréales , jungle, feldspath, insectes étaient des poèmes et que les adjectifs équinoxial, forestier, minéral, métallique, souterrain, germinal, caudal, pédiculé étaient des intonations.

J’ai parcouru alors, de mes pieds nus, les sentiers andins, les versants ensablés, les lagunes vertes et les plaines fangeuses pour arriver sans détour là où le verbe jaillit et meurt.

A Pablo Neruda


Type de document : correspondances

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

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