Dans sa poétique de l’eau, Bachelard définit trois complexes :
* le Complexe du Cygne, idéal, facile de blancheur et de grâce des eaux amoureuses et légères ;
* le Complexe de Caron qui disparaît dans les eaux profondes
* le Complexe d’Ophélie qui se laisse emporter dans l’horizon lointain, l’infini.
J’en rajoute un quatrième, le Complexe de Loula qui se dissout, qui disparaît dans l’infime [ le plus intime : l’intissime], qui rejoint le formel à un niveau où il est sensoriel. Loula qui se laisse digitaliser dans le numérique.
Type de document : DJ's classes : classes générales
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun
J’ai grandi dans la ville. Je n’aimais pas la campagne. Je craignais son ennui, son silence. Comme si les arbres allaient m’éloigner des bibliothèques et de la vie.
Mais j’ai entendu tes vocables issus de la terre, Neruda élémentaire. Etrange mélange volcanique de pluie, d’océan, de désert et de glace et j’ai pleuré. J’ai commencé à languir de ces montagnes lointaines qui ne m’appartenaient pas. Je me suis réapproprié la langue de mes ancêtres andalous qui n’avaient pas eu le droit de naviguer.
Tu m’as appris que les mots silice, limon, mélèze, caïman, nitrate, anaconda, toucan, fer, tronc, souche, maïs, cuivre, soufre, céréales , jungle, feldspath, insectes étaient des poèmes et que les adjectifs équinoxial, forestier, minéral, métallique, souterrain, germinal, caudal, pédiculé étaient des intonations.
J’ai parcouru alors, de mes pieds nus, les sentiers andins, les versants ensablés, les lagunes vertes et les plaines fangeuses pour arriver sans détour là où le verbe jaillit et meurt.
A Pablo Neruda
Type de document : correspondances
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun