référents

Référents

Pour faire simple [et dico] : les référents sont les êtres ou les objets / auxquels renvoient les signes linguistiques / dans la réalité / telle que nous l’expérimentons et telle que nous l’abordons.

Maintenant, pour mettre mon grain d’sel : tous les mots que nous employons [mais aussi les concepts et les situations] se bâtissent sur une fonction référentielle : notre vécu, notre culture, nos lectures, nos rencontres accrochent des référents entre eux pour former ce quelque chose qui tréssaille dans notre corps quand nous évoquons un signe ou quand nous sommes face à un événement : vous avez construit votre Cour des miracles, moi la mienne. Ce n’est pas la même.

Le monde que vous vivez, en tant que système cohérent signifiant, n’est pas le mien.

Finalement, un récit variable (en réseau et en lien) expose les liens référentiels qui se tissent au sein du système signifiant d’un auteur / en l’occurrence moi / bienvenue chez moi! En l’occurrence vous / bienvenue chez vous!


Type de document : DJ's classes : récits variables

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

résidente du livre

Résidente du Livre,
Tu n'as jamais appris à lire.

Chaque pavé devient graphe sous tes pas.
Chaque lumière devient rime.
Chaque frôlement,
Crissement de plume contre le papier.

Le relief, tu le trouves dans ces interstices entre l'encre et la feuille.

Seul le récit ouvre les routes où tu chemines,
Seul le récit coule et t'anime.
Il est ton souffle et ton vivant.

Et tu contemples tes formes incrédules :
Elles t'appartiendraient à toi, ces veines saillantes ?
Ces courbes ? Ces angles ?

Non. Elles appartiennent à la scansion
De la gestuelle sacrée
Du mot qui devient chair
Pour que le miracle de l’écriture advienne.

Tu me croyais numérisée ? Complexe de Loula, disais-tu…

Mais tu n'es toi-même qu'un spectre.
Le spectre d'une femme récitée qui a abandonné son corps aux confrontations du bitume.

L'espace le plus abstrait est-il le mien ou le tien, Capitaine ?

Moi perdue entre les 1 et les 0 ou toi perdue entre le clavier et le stylo-plume.

Oui, préserve bien tes carnets. S'ils venaient à brûler, qui sait si tu ne t'envolerais pas en fumée vers cet autre réel où plus jamais une main ne carresse, ne griffe, ni ne grave le papier.


Type de document : chants des griots

Auteur fictif : Loula-Ludivine

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

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