Vous souvenez-vous du feuilleton "Ma sorcière bien-aimée" ?
La voisine de Samantha-la-sorcière-au-nez-qui-se-trémousse surprend toujours des événements invraisemblables mais quand elle appelle son mari, c’est trop tard : il ne voit rien et il la prend pour une folle.
Et bien, pour moi, c’est la même chose : je n’arrive pas à voir mon voisin (un véritable vis-à-vis : comme moi, il n’a pas de rideaux, il vit au premier étage et il a la trentaine).
Tout le monde - ma fille, ma clique, ma famille - tout le monde le voit mais pas moi.
Dès qu’on m’appelle, il a tourné le dos ou a quitté la pièce !
Pourtant, je vous assure, j’essaie vraiment, j’essaie dur : je m’assieds à table devant la fenêtre, je monte le gué, je passe en coup de vent pour tromper le sort, mais rien à faire !
En revanche, j’ai pu examiner en détail ses amis qui minaudent et qui pavoisent, homme au torse nu, femme à chignon, jeunes à pétards ...
Est-il gay, est-il straight ou est-il bi ?
Type de document : streetchroniques
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun
Enfant, Pierre faisait de drôles de rêves qui duraient très longtemps. Il voyageait dans un univers parallèle, un Paris imaginaire, et il y retrouvait Loula. Loula, louna. Lou la Divine. Et puis les rêves se sont arrêtés. Il a appris un métier, il s'est marié, il a eu un enfant.
Pourtant, de temps en temps, comme à fleur de regard ou de peau, il a l’impression de sentir qu’il existe autre chose et que Loula est là. Près de lui.