tourniquet du ciel

Tuileries – je suis poussiéreuse et j’ai chaud - chaleur des villes de pierre, arides et jalouses [Avignon, Madrid, Nîmes].

Le système d’arrosage automatique pousse en ligne – potager plastique mode pataugeur aquatique – dispositif genre musée extérieur / intérieur [ titre : plate bande verte avec éléments organicomatiques ] - suis mouillée par accident. y retourne volontairement.

ATTENTION DANGER

Qui – du bout des doigts, seule dans un parc - s’élance sous la haie des jets d’eau rotatifs - trahit sa nature hédoniste . Où finira-t-elle ? Dans quel plaisir ? Dans quel pecado-pecadille ? Sexe, mensonge ou vidéo ?

D’ores et déjà enhardie par cette curieuse baignade interdite, je flâne jusqu’aux manèges et, nonchalante, m’installe sur une balançoire volante – tourniquet du ciel.

Nous sommes trois [ils étaient trois petits enfants qui s’en allaient glaner au vent]. Je tiens en main mon carnet turquoise avec élastique – vous avez déjà écrit sur une balançoire ?

-Oh mince! ça monte !
-Ça monte et ça descend !
-Wwo ! wwooo !
-Olé ! olé !
-C’est comme ça au Parc Astérix ?
-Ça va plus vite !
-Ooooh !
-Regarde la dame elle fait ses devoirs !

Dans l’altitude foraine, le bruit du vent transforme mes oreilles en coquillage et mon corps en montagne [russe ].

J’ai la nausée grave, on doit pas écrire quand on s’envoie en l’air !


Type de document : streetchroniques

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

l'ange de Toul

J'ai rencontré l'Ange de la rue de Toul. Tout mon chemin, mes courses, mes arrêts avaient été orchestrés pour que je le rencontre.

Il m'attendait à l'angle du passage Chaussier.

- Vous avez l'heure?

Je m'arrête, méfiante. Après l'heure, les euros. Je me raisonne et me dis que je ne sais pas. Qu'il vaut mieux ne rien présumer ni anticiper. Les vagabonds sont parfois ou souvent des voyageurs. Je sors mon téléphone portable du sac.

- 11h50.
- Et un mot d'encouragement ?

Là, mes doutes se dissipent. C'est bien un ange. Un envoyé de Kiméria.
"Vous n'êtes pas seul".

Ces yeux bruns sont sans fond. Il est bon. Je reçois tout l'amour des 3 Espaces et d'au-delà par son regard. Profondeur illimitée. Essence du relief.

Anti-platitude? Anti mensonge attitude.
Il me remercie. Je le remercie.
Et je comprends.

Il m'a donné le temps, le courage, le soutien et la protection.

Et il a eu l'absolue élégance de prétendre qu'il me les devait.

Merci, mon Ange.


Type de document : streetchroniques

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

.