la forme des halles

La forme des Halles est indéfinissable !

Je les pense en surface comme une espèce de rectangle :

[ longueur ]
Depuis la bourse jusqu’à Sébastopol [ en passant par Saint-Denis et la Grande Truanderie ]

[ largeur ]
Depuis Rivoli jusqu’à Montorgueil [ en passant par les Lombards et Etienne Marcel ].

Je les sens en relief comme une espèce de cube :

[ profondeur ]
Depuis la terrasse culturelle [avec conservatoire, auditorium, bibliothèque et musée] jusqu’au dernier sous-sol de la dernière sous-galerie [ métro ligne 14? ].

Les différents niveaux des Halles s’étendent sur des aires de configuration et de superficie différentes qui ne se superposent pas avec exactitude.

Il en résulte un lieu sans régularité [ baroque ], à là fois intérieur et extérieur, une topographie troglodyte et montagnarde, un Objet Fixe Non-Identifié [ofni].


Type de document : streetchroniques

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

rézodunes

Un Topos est une spatialité textuelle "élémentaire".

"Elémentaire" comme le feu, la terre, l’air ou l’eau.
"Elémentaire" comme le langage ou le son.

Les réseaux qui constituent un Topos ne sont pas des plateaux : la topographie d'un Topos dépasse les trois dimensions. Le terme de plateau serait géométriquement réducteur.

Ces réseaux sont inachèvement, motricité, "mouvements élémentaires". A l’image des flammes du feu, des vents aériens, des vagues de l’océan ou – plus précisément encore - des dunes de sable.

Ces réseaux-dunes [rézodunes] se forment à partir de courants, de perspectives infinies de signifiance : des thèmes, des champs sémantiques, des associations évocatrices, des constructions syntaxiques, des sonorités, des rythmes, des images, des jeux de transcription numériques et mathématiques, des tonalités et des styles, des lignes narratives, des contraintes, des couleurs etc.

Comme les dunes de sables, les rézodunes se déplacent, emportés par leurs courants pour former de nouvelles configurations à partir d'un même sable. "Même sable" car son expansion ne l'altère pas, elle le régénère.

On peut comparer ces courants aux "lignes de fuite" décrites par Monsieur Deleuze dans les procédés rhizomatiques de "déterritorialisation" et de "reterritorialisation". Mais, plus simplement et justement, il serait intéressant de les rapprocher du mécanisme de "fugue" dans l’épopée traditionnelle.

Il arrive que les critères de perspectives propres à certains rézodunes s’infiltrent, modifiés et secondaires, dans d’autres rézodunes.

Ce processus est progressif, presque vivant. Il prend place dans le temps de la constitution d'un Topos. Dans sa progression. Dans l'émergence de ses différentes représentations variables. Dans la création chronologique de ses éléments.

Les courants sont la force [au sens des sciences physiques] du remix.
Il est également possible de les comparer au procédé d’anamorphose.

Toutefois, le rézodune est un phénomène, une animation. Il ne décrit pas la constitution d'un Topos qui serait idéalement symbolisé par le mycélium.


Type de document : DJ's classes : récits variables

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

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