Un topos existe à l'instant T. Et à l'instant T seulement.
Mais, un topos ne signifie rien en soi.
Seul le parcours a du Sens.
Seul le Récit Variable.
Seule la page qui, avant d'être construite, n'existe pas et pourrait être autre.
D'ailleurs, elle le sera.
Pour ma vie, il en va de même : elle pourrait être autre et elle le sera peut-être.
Avant de devenir celle que je suis, qui peut affirmer que je ne le suis pas ?
Type de document : DJ's classes : récits variables
Auteur fictif : Capitaine L
Auteur réel : Carole Lipsyc
Provenance du texte : Noyau liminaire
Commentaires : aucun
Textes satellites : aucun
Bonjour,
J’ai pu obtenir quelques informations par des amis Greffiers. Ils ne comprennent pas comment la protection de la Salle des Colonnes a cédé. Ils s’inquiètent pour les frontières de Numer. Ils œuvrent à tout rétablir au plus vite.
En ce qui me concerne, je ne vais pas m’en faire plus que ça. Ce n’est pas vraiment mon genre de tourner en rond dans des angoisses, tu le sais. Et en plus, visiblement rien d’essentiel n’a été révélé à mon sujet sur les colonnes : on sait maintenant que je m’appelais Perce-Neige quand j’étais enfant ? La belle affaire ! Et que j’ai des tâches de rousseur quand j'arpente Kiméria ? Très bien ! Et alors ? Cela ne dit rien de ma vie réelle ! Mon anonymat est sauf...
Pour Il Dottore, je ne suis pas du tout surprise. Il ne m’avait jamais dit clairement qu’il avait appartenu à l’Ordre des Joueurs — tu t’en doutes, il est plus que discret — mais j’avais vu une aquarelle de l’Etincelante dans son bureau ... je savais bien que ce bateau-là portait le saut des Nautes.
Non, le plus surprenant dans les révélations de la Salle des Colonnes, c’est l’histoire de Sgarideni. Ainsi, ce grand ennemi des Cimmériens et des Nomades est en fait l'un des nôtres... troublant... comme quoi... on ne hait finalement que soi-même...
J’ai croisé Anatole.
Voilà, maintenant, tu sais où je suis...
Là où souffle le vent, ma voile.
Capitaine.
à Arte Miss
Dimanche 16 mars