la Castalie de Hermann Hesse

Hermann Hesse décrit dans son livre, "Le Jeu des Perles de Verre", la Castalie, un centre d'entraînement construit en Kiméria par l'Ordre pour former certains de ses Joueurs (lusores).

Bien sûr, le roman est une fiction, pas un reportage ni un document historique. Toutefois, il livre des informations réelles sur le Jeu, son histoire, son fonctionnement. Ces informations sont codées et pour les retrouver, il est nécessaire d’aller systématiquement au plus simple, au dépouillement.

Ainsi, certains détails qui attirent l'attention sont exacts :

- le Jeu pratiqué en Castalie n'est pas dédié au Voyage mais à l'Esthétique : il est purement intellectuel et contemplatif ;
- les Castaliens ne quittent jamais la Castalie, ignorent qu’il existe plusieurs espaces et pensent vivre dans le monde manifesté ;
- il existe une fois par an une grande cérémonie du Jeu Castalien.
- il n'y a pas de femmes en Castalie. Les Lusores castaliens sont tous des hommes. L'Ordre des Joueurs a exclu les femmes du Jeu jusqu’en 1960 et ne les admet toujours pas dans ses directoires ;
- il existe des "Grandes Familles" de joueurs, des "Lignées de Lusores", des "Clans de l’Ordre ;
- les Castaliens sont recrutés quand ils sont enfants ;
- les Castaliens issus de Lignées de Lusores gardent le contact avec leur famille tandis que les autres sont littéralement enlevés et se croient orphelins.

La Castalie n'a jamais pu être infiltrée, mais un de ses Ludi Magister, Joseph Valet, dont Hermann Hesse retrace la biographie fictive, a réussi à quitter le Centre et à revenir sur Erel.

Il prit cette décision quand il apprit qu'il avait été enlevé à sa famille. Il partit en quête de sa véritable identité. Il fit courir le bruit de sa mort afin de pouvoir vivre en paix. On dit qu'il est un des fondateurs de streetForce, les traditions de streetForce étant l'antithèse absolue des règles castaliennes.


Type de document : DJ's classes : le XIU

Auteur fictif : Capitaine L

Auteur réel : Carole Lipsyc

Provenance du texte : Noyau liminaire

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

M.Emerich

Il était là, allongé sur le dos, le nez en l'air, quand il vit un spectacle magnifique : le disque de la lune, entier, parfaitement rond, était haut dans le ciel et devant lui passait un grand oiseau. Son vol faisait que sa silhouette ne dépassait pas le cercle de la lune et qu'il paraissait en venir. L'oiseau était très noir sur ce fond clair et ses ailes s'étendaient d'un bord du disque à l'autre. Il volait si régulièrement qu'on l'aurait dit dessiné sur le disque. Son corps était petit, son cou long et mince, ses jambes pendaient, longues et frêles. Ce ne pouvait être qu'une cigogne.

Quelques instants plus tard, M. Ermenrich, la cigogne, se posa à côté de lui. Il se pencha au-dessus du garçon et le poussa du bec pour le réveiller.

Le garçon fut vite debout.

"Je ne dors pas, monsieur Ermenrich, dit-il. Comment se fait-il que vous soyez dehors en pleine nuit? Et comment ça se passe à Glimmingehus? Voulez-vous discuter avec mère Akka?"

"La nuit est trop claire pour dormir, répondit M. Ermenrich. C'est pourquoi j'ai décidé de venir te voir, mon ami Poucet. Un goéland cendré m'a appris que tu te trouvais ici, sur l'îlot de Karl, cette nuit. Je n'ai pas encore emménagé à Glimmingehus, j'habite toujours en Poméranie."

Que M. Ermenrich soit venu le voir rendit le garçon incroyablement heureux. Comme de vieux amis, ils parlèrent de choses et d'autres. Pour finir, la cigogne demanda au garçon s'il n'avait pas envie d'aller se promener en l'air par cette nuit splendide.

Bien sûr que le garçon en avait envie, pourvu seulement que la cigogne veillât à être de retour auprès des oies sauvages avant le lever du soleil. Elle le promit, et les voilà partis!

Une nouvelle fois M. Ermenrich se dirigea droit sur la lune. Ils montèrent et montèrent et la mer s'éloignait au dessus d'eux, mais le vol se faisait avec une telle aisance qu'on aurait dit qu'ils restaient immobiles en l'air.

Le garçon avait l'impression de ne pas avoir volé longtemps quand M. Ermenrich descendit pour atterrir.

Ils se posèrent sur une plage déserte couverte de sable fin.


Type de document : chroniques de Kiméria

Auteur fictif : R-dj

Auteur réel : Selma Lagerlöf

Provenance du texte : Liste de l'éducation nationale

Référence : Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède

Commentaires : aucun

Textes satellites : aucun

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